Arrivée [PV Nylea]

Dépassant les lourdes portes de bois, Eliwood guida Nylea à travers la si grande Capitale qu'il connaissait bien.Ils se retrouvèrent rapidement au quartier des Indifférents, qui n'avaient pas vraiment changer depuis la dernière visite du mercenaire.
Des maisons alignés, de la riche et très haute au taudis, avec des échoppes au centre de tout ça.Les odeurs de friture, de sang, de latrines, de vaisselle, de lessive, de mort et de nourriture se firent sentir rapidement.Les deux Indifférents traversèrent la foule bien agitée.
La pluie cessa peu à peu, et les marchands sortirent un à un, l'un vendant la Gazette de Maïwen, et l'autre un produit rendant force et jeunesse à quiconque la buvait.Eliwood saisit le bras de Nylea, et lui dit à l'oreille:

-Attends-moi là, j'en ai pour une seconde.

Puis le mercenaire s'éclipsa, en direction d'une boutique.
Il y parvint rapidement, et quand il posa la porte, une clochette sonna et retenti dans tous le magasin.Un homme sortit d'une réserve et se dirigea vers le comptoir.Sur l'enseigne, on pouvait lire:

Lindar, tailleur

Mais pour les connaisseurs, le magasin abritait autre chose, et Eliwood était connaisseur.
L'homme était un gros monsieur barbu, qui portait une courte barbe.Il portait une chemise blanche et un pantalon noir à la mode, et dessus se trouvait un tablier de cuir.Il dirigea son regard vers le nouveau venu et s'exclama:

-Oh!Monsieur Helbert!Cela faisait longtemps!Suivez-moi, vite!

En fait, pour les connaisseurs, Lindar était un tailleur d'habits d'assassin sur mesure.Ayant fait toutes les tenues d'Eliwood, il connaissait par cœur pour ses mesures, et sortit un nouveau haut pour le mercenaires.Le vendeur s'expliqua:

-Ultra-résistant, comme les autres d'ailleurs mais vous réussissez toujours à les déchirer, défense contre le feu, et suis votre pouvoir d'invicibilité.Trente pièces d'or.

Les tarifs étaient élevés, mais Lindar était le meilleur.Eliwood lui donna son or de bonne grâce, et sortit du magasin, remercié par ce bon vieux tailleur.
Le mercenaire rejoins bien vite Nylea, et lui souffla à l'oreille:

-Il y a un endroit où tu désires aller?

Aussi bizarre que ça puisse paraître, Nylea n'avait mis les pieds que deux ou trois fois dans la Capitale jusqu'à présent. La jeune femme avait une bonne mémoire, mais de se souvenir de toutes les rues, tous les détours et recoins n'était pas une mince affaire. Elle suivit docilement Eliwood, qui lui savait définitivement où il devait se rendre. La cité avait une drôle d'odeur, un mélange de saleté et de propreté. Les vêtements qui séchaient sur les cordes à linge répandaient une odeur douce et fraîche, alors que quelques pas plus loin, la puanteur métallique du sang envahissait l'air. La senteur âcre de la fumée se promenait et vous prenait parfois traîtreusement à la gorge, lorsque le parfum sucré d'un étalage de fruits ne vous mettait pas l'eau à la bouche. Toutes ces odeurs se brassaient, s'associaient pour donner un résultat assez agressant. Nylea, habituée au parfum doux de la pluie, à la respiration du vent, plissa le nez et inspira un grand coup, histoire de s'habituer au plus vite. Elle retint une quinte de toux. Le torrent qui se déversait du ciel se tarit, puis stoppa complètement. Quelques minutes plus tard, alors qu'ils arrivaient devant un étalage de bijoux divers, Eliwood la prit par le bras, et lui demanda d'attendre. Nylea acquiesça, quoiqu'un peu intriguée.
Peu importe, elle pourrait toujours flâner dans les environs, en espérant que ce ne soit pas trop long.

« AMULETTES À VENDREEUUUH ! »

Aouch. Nylea se mit la main sur l'oreille et jeta un regard noir au bonhomme squelettique qui venait de lui hurler dans les écoutoires de sa voix haut perchée. Sans ciller, il la regarda un bon deux secondes, puis continua à haranguer les passants, en vantant la fiabilité de ses amulettes de protection, soi-disant enchantées par un mage extrêmement puissant et efficaces contre toute la gamme de créatures maléfiques passant des Fantômes au Goules, jusqu'aux Démons Supérieurs. Pas le moindrement intriguée, Nylea fut tout de même forcée de rester à côté du vendeur, coincée là par la petite dame replète qui désirait en acheter pour sa famille de douze enfants, plus les grands-parents et le vieux chat. Elle en profita pour jeter un oeil sur la marchandise. Enchanté, ça ? Mon oeil.
Nylea souleva doucement un pendentif délicat, une petite sphère en verre incroyablement brillante attachée sur une chaine en argent. Elle s'enquérit du prix, trouvant le bijou magnifique.

« Ah ça, quinze pièces d'or ma p'tite dame ! Il est extrêmement puissant ! »

Nylea haussa un sourcil. Quinze. Puissant. Ahah, quelle bonne farce. La jeune femme commença à contester, assez fort pour que l'acheteuse compulsive à côté l'entende. Bien trop concentrée sur ses achats, pas un seul mot de la tirade de Nylea n'atteignit ses oreilles. Le pauvre vendeur, ne souhaitant pas perdre une aussi bonne acheteuse, s'empressa de faire taire notre magicienne en lui proposant un prix plus approprié. Ladite magicienne sourit et accepta gracieusement le compromis. Elle paya la somme demandée. Après tout, quelques pièces de plus ou de moins ne changeraient pas grand chose. Même avant cet achat elle n'avait pas assez pour se loger. Et puis les environs regorgeaient d'argent, il n'y avait qu'à tendre la main... Enfin bref, la jeune femme quitta finalement le petit kiosque, avec un coup d'oeil assassin de la part du bonhomme. À son cou brillait la petite boule éclatante. Vraiment très joli.

« Il y a un endroit où tu désires aller ? »

Un souffle sur son oreille, qui la fit sursauter. Nylea se retourna vivement, pour voir Eliwood. Elle se détendit. Alors qu'elle allait hausser les épaules, la dame enveloppée quitta le kiosque avec ses trois millions d'amulettes payées à un prix aberrant, bousculant la jeune femme au passage et l'envoyant sur le Mercenaire. Nylea se retint sur la manche de son compagnon pour ne pas tomber, et observa la bonne femme s'éloigner en pestant. Quel monde de fous ! Elle lui murmura quelques insultes bien senties et redirigea son attention vers Eliwood, puisqu'il lui avait parlé et que la moindre des politesses serait bien de lui répondre.

« Ailleurs. »

N'importe où, mais loin de tout ce monde bruyant et empoté. Il n'avait pas parlé d'une bibliothèque, quelques heures plus tôt ? Les livres étaient synonyme de silence, de quiétude. Là-bas, il n'y aurait pas tant de monde, si ? Enfin, si c'était une bibliothèque royale, peut-être que les mêmes règles ne s'appliquaient pas. La jeune femme observa par-dessus l'épaule d'Eliwood, pour voir si par hasard un coin moins peuplé surgirait.

« Emmène-moi où tu veux, en fait. »

Son regard revint vers le jeune homme. Il avait quelque chose de différent, non ?

« Joli, la tunique. »

Eliwood sourit, et remercia la jeune femme.Il lui répondit:

-Comme ton collier, d'ailleurs.

Il lui fit un clin d'œil, et commença à marcher à travers la Capitale.Un marchand l'assaillit, vantant les qualités de soins que prodiguait son produit.Puis Eliwood rajusta sa capuche devant un vendeur de bijoux précieux, que le mercenaire avait volé peu discrètement dans ces débuts.
Puis le mercenaire se tourna vers Nylea, qui faisait la moue.Visiblement, l'agitation ne lui plaisait guère.Il comprit où elle voulait en venir.La bibliothèque royale était en grande activité, mais il y avait bien un endroit où le calme régnait.

-Suis-moi, je sais où se trouve le calme.

Il lui saisit le bras, et l'emmena avec lui, car ici, le flot de voyageurs avait tôt fait d'engloutir les malheureux passants.
Les deux indifférents traversèrent entièrement le quartier, jusqu'à arriver devant une tour de garde ancienne, qui surveillait avant la limite de la Capitale, qui c'était bien agrandi depuis.
Sortant de sa poche une clé en argent, Eliwood la fit tourner dans la serrure, puis poussa la lourde porte de bois.
Ils entrèrent dans la tour.Il y avait trois pièces, deux étages et un sous-sol, en fait, plus le dessus de la tour.Cette dernière était plutôt large, et offrait deux grands espaces.Les meubles étaient très restreints au rez-de-chaussée.Une table, trois chaises, une armoire.Mais, à l'étage du dessus se trouvait un lit, deux fauteuils, et plusieurs gros coussins sur lequel il était agréable de se poser.Il y avait aussi une petie bibliothèque, où se trouvait des ouvrages, mais aussi du papier, de l'encre et des plumes, et des bocaux remplient de toutes sortes de choses, petites créatures, pierres précieuses...

-Bienvenue chez moi!C'est ici que je vis quand je suis à la Capitale.Fais comme chez toi, et si tu veux te laver, la rivière qui alimente le quartier en eau se trouve au sous-sol.Ne t'en fais pas, c'est d'abord par ici qu'elle passe, elle est donc plus que pure.

Pour la seconde fois en quelques minutes seulement, Nylea sentit la main d'Eliwood se refermer sur son bras pour l'entraîner dans la foule compacte. La jeune femme se fit marcher une bonne dizaine de fois sur les pieds, ajoutant des marques vaseuses sur ses bottes déjà très sales. La pluie avait cessé, mais le Soleil n'avait pas fait son apparition, et ses vêtements détrempés lui collaient à la peau. Rien de très bon pour sa patience. Nylea fit de son mieux pour retenir toute pulsion meurtrière et se concentra plutôt sur leur environnement. Même par mauvais temps, la Capitale était plutôt impressionnante.

Les Mercenaires marchèrent d'un bout à l'autre du Quartier, traversant tant bien que mal le flot continu de citoyens, de touristes et de voyageurs qui se pressaient pour faire leurs courses avant que l'averse ne reprenne. Par un heureux miracle, ils se rendirent à destination sans que Nylea ne saute à la gorge de l'un d'entre eux et lui fasse bouffer ses bottes. Eliwood la fit entrer dans une tour ancienne, curieusement plantée en plein milieu des autres maisons. C'était assez peu meublé, mais au fond Nylea pouvait voir un escalier, et une porte un peu plus loin sur l'autre mur.

Elle retira ses bottes trempées pour ne pas laisser de traces sur le plancher. D'un sourire, la jeune femme remercia Eliwood et se dirigea ensuite vers la porte indiquée, ses chaussettes laissant des traces humides en forme de pieds. Au moins elle ne laissait pas de boue...
Nylea descendit l'escalier grinçant, jusqu'à une salle de taille moyenne où coulait une rivière d'environ deux mètres et demi de large, à l'eau très claire. Elle s'installa sur le bord et entreprit d'enlever toute la croûte de poussière et de terre qui recouvrait ses couvre-pieds, puis une fois satisfaite, elle retira ses vêtements et fit un petit plongeon dans l'eau froide. Elle y lava ses vêtements également, puis se sécha. Elle enfila un pantalon large arrêtant sous le genou, un débardeur et de petites chaussures noires. Elle avait l'air moins menaçante comme ça, ce qui en soit la faisait paraître tout à fait ordinaire.

La magicienne monta ses affaires trempées et les laissa dehors, pour qu'elles sèchent, en espérant qu'il ne se remettrait pas à pleuvoir. Par la suite, elle chercha un moment Eliwood sans le trouver, et hésita quelques secondes avant de visiter l'étage. Après une courte réflexion -très courte, vraiment- Nylea chassa tout doute d'un haussement d'épaules et se hissa sur la première marche, puis la suivante, ainsi de suite.

« Qu'est-ce qui t'étais arrivé, avant que je te trouve ? » demanda-t-elle en grimpant les dernières marches.

Juste après avoir fini de poser sa question, Nylea déboucha dans la pièce au-dessus, et son attention fut immédiatement attiré par un drôle de truc flottant dans un bocal. Elle se planta devant le pot et se pencha légèrement pour qu'il soit à la hauteur de son visage.

« Bizarre » murmura-t-elle.

Alors qu'il était à l'étage, le mercenaire vit dépasser la tête de Nylea.Elle s'était lavée et changée, et paraissait beaucoup plus en forme.Ses chaussures ne laissait pas de traces de boue.Il s'inspecta alors lui-même...pitoyable.Il avait un air misérable, et il était bien décidé à y remédier.Il pivota sur lui-même, se dirigeant vers l'escalier, quand la jeune femme lui posa une question.Il s'apprêta à lui répondre, quand elle se pencha devant un de ces pots, et et murmura quelque chose.Il expliqua:

-C'est une créature du désert, qui se déplace en bande de mille à trois mille, et qui dévore tout sur son passage, ne laissant même pas les os.D'où le nom de piranha des sables.Maintenant, si tu le permets, je vais me doucher.

Il commençait à descendre les marches.Puis sa tête émergea à nouveau.

-Un combat contre un loup-garou...une vieille connaissance.Je t'expliquerai.

Puis il disparut pour de bon.Il poussa la petite porte de bois, et se retrouva devant la rivière qui alimentait le quartier.Il déposa ses vêtements sales sur une partie qui lavaient ses vêtements grâce à l'eau qui se déversait sans cesse.Puis, enfin nu,il sauta dans l'eau, et commença à nager à contre-courant.Il continua pendant une petite heure, puis se lava, épuisé.Il commença par raser sa barbe trop longue, puis raccourcit ses cheveux, dans un ensemble très bon.Bien sûr, la magie avait guidé ses ciseaux.Il se changea enfin, et changea de pantalon, et mis un haut dans lequel il était plus à l'aise.Il avait troqué ses vêtements d'assassin en vêtements de civil.Il portait une chemise légère blanche et un pantalon court marron clair en lin.Il n'avait plus de bottes, mais des chaussures noires plus fines et plus adaptés à la ville.
Eliwood émergea donc de la "salle de bains" lavé et en bon état.Il remonta à l'étage et trouva Nylea assise sur un des fauteuils.Il lui sourit, puis vint s'asseoir sur un des gros coussins.Il lui dit:

-Ce qui m'est arrivé hier est une dispute.L'homme que j'ai tué ce nomme, ou plutôt se nommait Hirde.C'était un de mes anciens amis, quand j'avais une quinzaine d'années.On a travaillé ensemble, et tout c'est fini par un combat, car nous n'avions pas les même idées.Et, nous nous sommes retrouvé au bord d'un chemin, alors que cela faisait dix ans que l'on ne s'était revu.Le combat fut long, car c'était un très bon combattant.Mais, j'ai été plus fort.

Il se tut, le regard vide.Il venait de détruire une partie de son enfance en tuant Hirde.Mais une mauvaise partie.Il tourna la tête vers son invité, et reprit:

-J'ai pas envie de cuisiner...Si on sortait?

Fascinant comme bestiole. Pleine de dents, à l'air pas très commode. En fait, c'était un peu dégoûtant comme truc. Mais Nylea était absorbée dans la contemplation du contenu du pot, légèrement déformé par le liquide épais qui en assurait la conservation. Elle donna une pichenette sur le contenant de verre, même si la créature à l'intérieure devait être morte depuis longtemps. Comme prévu, elle n'esquissa pas le moindre mouvement.
Sans quitter son nouvel objet d'étude des yeux, Nylea acquiesça.

« Bien sûr, vas-y. »

Nylea entendit des pas s'éloigner, puis remonter. Elle ne répondit pas à Eliwood, mais fit pivoter le pot sur lui-même pour avoir une vue d'un autre angle.
Pendant l'heure suivante, Nylea explora la pièce de fond en comble, s'arrêtant devant chaque petite bête enfermée dans un contenant, se demandant sans cesse qu'est-ce que ça pouvait bien être. Elle n'ouvrit cependant pas les tiroirs, et ne s'attarda pas sur les papiers. Son intérêt résidait plutôt dans les créatures étranges et les livres, vieux, reliés de cuir et parfaitement classés par leurs noms gravés en lettres argentées ou dorées. Finalement, elle prit place dans un fauteuil à l'apparence assez confortable, les pieds par-dessus l'un des accoudoirs. Elle fixa le plafond pendant un petit moment, puis s'amusa à faire léviter quelques objets, jusqu'au retour de son hôte. Nylea déposa ses pieds sur le sol, histoire de ne pas paraître trop impolie, et se leva pendant qu'il parlait. Elle marcha vers le fond de la pièce, vers une fenêtre, et l'écouta attentivement, appuyée sur le rebord.

« Oh... »

Eh bien ça expliquait des tas de choses...
Nylea lui laissa le temps de revenir au temps présent.

« J'ai pas envie de cuisiner... Si on sortait ? »

La jeune femme se retourna et fit la moue. Sortir ? Comme dans "avec tout un tas de gens autour ?". Erf. La magicienne embrassa la pièce du regard. Rien ici. Elle se dirigea souplement vers l'escalier et le descendit, Eliwood derrière elle. Garde-manger ? Complètement vide. Elle soupira.

« J'imagine que c'est ça ou rien... Très bien, allons-y. »

Nylea inspira, s'encouragea mentalement et plaqua un joli sourire sur son visage. Ils sortirent de la tour, que le propriétaire verrouilla derrière eux, et entrèrent dans la foule pour la seconde fois.

« Encore une fois, je te suis... »

Nylea accepta avec résignation de sortir.Tant mieux.Lui n'avait rien à lui proposait dans cette maison où il ne venait pas souvent.Mais elle n'était visiblement pas heureuse de cette sortie.Tout ce faisait sentir.Le sourire forcé sur le visage, et la moue devant la foule.Eliwood comprit qu'il fallait l'emmener dans un coin tranquille.Et il savait où.

Ils sortirent de l'ancienne tour de garde, et le mercenaire referma à double tour derrière lui.La foule s'offrait devant eux.Quel merveilleux événement qu'une telle foule pour un assassin.Rien de plus simple de se fondre dedans et de devenir invisible.Mais, aujourd'hui, il redoutait cette foule, qui vous entrainez à n'importe quel endroit.Et, malheureusement, les deux Indifférents devraient aller à "contre-courant".

Eliwood passa devant, et joua du mieux qu'il pouvait des coudes.La foule rechignait, grognait, certains tentaient de renverser ce gringalet sur la route.Sans succès.Les gens s'écartaient donc, ne voulant pas percuter quelqu'un.Tant et si bien que, finalement, le mercenaire et la magicienne se retrouvèrent devant une grande bâtisse.Le bâtiment était plutôt laid, érigé pendant la guerre pour résister.Une fois la guerre terminé, cette forteresse était devenu la verrue de la Capitale.Mais, les gens ne voulant pas le détruire, on le reconverti en bibliothèque.La bibliothèque royale.

Le mercenaire poussa la lourde porte en bois, qui grinça puis finit par s'ouvrir.La large bibliothèque apparut aux yeux des deux Indifférents.De longues rangées de livres, avec des tables dans l'allée centrale.Sur les tables, des chandeliers éteints, mais qui pouvait être allumés si besoin était.Au plafond se trouvait des anciennes maquettes de célèbres inventions, plus ou moins d'époque.Au sol, une rose des vents en marbre.Voilà à quoi ressemblait la bibliothèque royale.
Eliwod s'approcha de Nylea qui n'avait pas piper mot depuis leur arrivée.Il lui souffla:

-Alors, ça te plait?Si tu as faim, il faudra attendre un peu, mais si tu as faim de lecture, je t'en prie.La bibliothèque royale ne ferme pas le soir.Enfin, pas tout le temps.

Puis il s'élança vers le comptoir, où il s'adressa au gérant pour savoir si la bibliothèque restait ouverte le soir.Le jeune homme qui tenait la bibliothèque acquiesça.Il devait être nouveau, car tous les autres gérants de la bibliothèque renvoyait Eliwood, à cause des ouvrages volés.Mais, pas cette fois.Le mercenaire s'en vu ravi.Il commença donc à pianoter quelques livres, touchant les reliures, humant les odeurs d'anciens manuscrits.Toutes ces connaissances qui s'offrait à lui.Tous les savants, tous les poètes, les philosophes, les généraux, toute l'élite de Maïwen avait écrit.Tout les écrits étaient ici.Et lui, avait accès à toutes ses connaissances.

Aujourd'hui, Eliwood et Nylea allaient jouer à un nouveau jeu. Le jeu du saumon. L'objectif ? Aller à contresens dans une marée humaine es espérant garder la bonne trajectoire. Un jeu que Nylea détestait profondément. Eliwood, lui, semblait incroyablement doué. Juste à voir comme les gens s'écartaient devant lui pour éviter ses méchants coup de coude, on le constatait immédiatement. Malheureusement le chemin qu'il dégageait se refermait assez vite. Nylea lui prit le bras pour éviter de le perdre, et par la même occasion de se perdre dans cette foule agitée, ou pire encore, dans la capitale qu'elle ne connaissait que très peu.
La magicienne supporta bravement cette torture, sans se plaindre. Elle faisait confiance au jeune homme pour la mener dans un endroit relativement tranquille. Si c'était une erreur de sa part, on verrait bien.
Ils approchaient un bâtiment carré, terne, qui contrastait horriblement avec la majesté du reste de la cité.

« Qu'est-ce que c'est moche... » commenta-t-elle de façon très pertinente.

Arrivés sur le pas de la porte, Nylea libéra Eliwood de son emprise sur son bras, tout risque d'égarement écarté. Il poussa la porte, qui s'ouvrit dans un grincement assez prévisible vu son apparence. Nylea entra, embrassa la pièce du regard et s'arrêta presque immédiatement. Elle ne s'attendait pas vraiment à ça. L'extérieur ne laissait absolument pas présager l'intérieur, puisqu'en général les bibliothèques avaient tout d'un château, avec des tours et des créneaux. On les décorait, car elles faisaient la fierté des royaumes auxquels elles appartenaient. Mais pas celle-là.

« Alors, ça te plait?Si tu as faim, il faudra attendre un peu, mais si tu as faim de lecture, je t'en prie.La bibliothèque royale ne ferme pas le soir.Enfin, pas tout le temps. »

Et comment, que ça lui plaisait ! Le silence respectueux qui régnait ici était tout simplement divin. Les murs épais ne laissaient pas filtrer le chaos bruyant qui régnait au-dehors. Les livres exhalaient une douce odeur de poussière, de vieillesse, de papier et d'encre mélangés, qui contenait mille promesses. Des connaissances infinies s'étageaient entre ces murs. Et cette tranquilité... Elle n'aurait pu rêver d'un meilleur endroit. Le mercenaire la quitta pour aller au comptoir, et Nylea se mit enfin en mouvement. Elle rejoignit Eliwood, et passa derrière lui en tapotant son épaule gauche, pour ensuite se placer à sa droite. Elle sourit lorsqu'il se tourna du bon côté, puis lui tendit une des deux pommes chapardées pendant le trajet jusqu'à la bibliothèque. La jeune femme mordit allègrement dans la sienne, puis tourna les talons pour se mettre en quête d'un livre.

Quelques rangées plus loin, un magnifique volume relié de cuir attira son attention, sur l'une des étagères les plus hautes. Même en s'étirant, il lui manquerait encore au moins trente bons centimètres, et aucune échelle n'était disponible. Nylea regarda à gauche, puis à droite, remit délicatement une mèche noire derrière son oreille puis releva la tête vers le livre qui attirait son attention. Elle se concentra. De petites volutes noires firent leur apparition, pour s'enrouler autour du manuscrit.

« Viens ici, chéri. »
« Ahem. »

Nylea tourna la tête. Un vieil homme la regardait d'un air sévère. Il s'avança, et lui arracha sa pomme des mains. Elle lui sourit d'un air gêné. Le vieil homme grommela quelque chose dans sa barbe, puis s'en fut en hochant la tête de droite à gauche.
Le volume glissa finalement de la tablette, et Nylea l'attrapa au vol. Enfin, attraper est un bien grand mot. Disons plutôt qu'elle amortit sa chute, et qu'elle ficha le camp par terre, sur les fesses, le souffle coupé.

« Argh ! »

» promenade nocturne...[pv Nylea]
» Courir pour vivre![PV Nylea]