Courir pour vivre![PV Nylea]

Eliwood était en nage.Sous la lune qui lui éclairait la plaine, il distingua la silhouette qui le poursuivait, et qui gagnait du terrain.Un loup-garou.
Plutôt puissant, l'indifférent avait tenté de le tuer d'une flèche.Mais il avait résisté, ayant une peau plus solide que prévu.Il avait attaqué le mercenaire, qui n'était pas de poids en corps à corps face à une telle furie.Ainsi, après plusieurs combats sous la lune, Eliwood était blessé, et épuisé.Son bras gauche lui faisait mal, et il le tenait du droit.Sa tunique était déchiré dans son dos, et ça jambe le faisait souffrir.Et le loup-garou approchait.
Ce dernier avait également subit des dommages, mais, étant loup-garou, il ne s'en inquiétait pas, n'ayant de cesse de tuer Eliwood.Puis, à bout de forces, l'assassin trébucha, et se retourna vivement.Le loup-garou était là.
Eliwood saisit sa dague bleue, et son ennemi grogna.L'homme lui lança:
-Attaque un peu, sac à puces.Allez, attaque moi...attaque!
Les deux adversaires se jugeait du regard.Avec une lueur d'espoir dans les yeux, Eliwood discerna un peu de peur dans ceux de son adversaire, qui s'élança.L'attaque prit de court l'assassin, qui dut se jeter au sol pour éviter le coup.Il se releva avec difficulté, et se mit à respirer bruyamment.Le loup-garou hurla, d'un cri long et puissant, mais quand il rabaissa la tête, il semblait épuisé.
Eliwood lui fonça dessus, et frappa avec sa dague.Il toucha la jambe du monstre, qui hurla, et frappa l'homme au thorax.Un poumon avait dû être touché, car l'assassin ce mit à cracher du sang.Le loup-garou le saisit au col, croyant son adversaire trop faible pour répliquer.Grave erreur.
L'indifférent lui asséna un violent coup sur la main, et retomba au sol, le monstre l'avait lâché.Le combat était trop long.Le lycan était d'accord.Il allait finir maintenant.Ils s'élancèrent en même temps.La griffe du loup-garou lacéra la jambe d'Eliwood, et se dernier frappa à la tête du monstre.Ce dernier en perdit un œil.L'humain rattérit sur ses jambes, et la blessée lâcha.Il s'effondra, et se tourna vers le lycan qui titubait.Il saisit sur sa ceinture une petite lame en argent, qu'il planta dans le corps de son ennemi, qui hurla une dernière fois, avant de s'éteindre, définitivement.
-Paix à ton âme, puissant guerrier.
Eliwood se trainât pendant une vingtaine de minutes, d'abord boitant, puis rampant.Il aperçut une fenêtre éclairée dans la nuit.Une cabane, peut-être une petite maison.Il tendit la main, émit un râle, et se tourna, et commença à perdre connaissance.Et la pluie commença à tomber, mélangeant eau et sang.

Un terrain découvert. Des lieues et des lieues d'herbe haute, verte et fraîche, bruissant agréablement au vent, comme un océan de végétation qui n'attendait que vous pour y naviguer. Le soleil couchant donnait un air étrange à l'endroit, l'herbe devenue noire se détachant sur l'orange flamboyant du ciel. Une petite ombre solitaire venait ajouter à l'étrangeté de ce majestueux tableau. Mince, presque frêle, la fine silhouette traversait l'immensité, en route vers l'astre qui descendait. Elle regardait fréquemment le sol, bien qu'il soit parfaitement plat, dans la crainte d'un trou, d'un rocher ou d'une petite bête qu'elle n'aurait pas voulu écraser, surtout pour ne pas salir ses bottes. Souvent, ses yeux foncés se perdaient plus loin, à gauche ou à droite, où on pouvait deviner la ligne sombre des arbres. Elle regrettait de ne pas pouvoir y aller. Sa route la menaitloin des arbres, loin de leur protection. Mais, songeait-elle, ell ne pourrait pas rester cachée indéfiniment dans la forêt. Ce serait stupide et bien peu digne d'elle...

L'herbe raccourcit progressivement. Les tiges s'espacèrent, jusqu'à ce que le gazon soit d'une longueur des plus banales, paraissant de plus en plus foncé avec la diminution de l'éclairage. Et la silhouette avançait toujours en plein milieu de la plaine, seul signe de vie dans ce désert de verdure. Et un peu plus loin, une seconde ombre venait perturber la platitude de la plaine immense. En la voyant, la petite silhouette s'arrêta. Elle sembla réfléchir. La nuit tombait, et errer dehors dans l'obscurité n'était pas une bonne idée. On finissait toujours par tomber sur quelque chose de plus puissant que soi. Nylea, parce que c'était elle, s'avança. Elle tendit la main et la referma sur la poignée de cuivre qui ornait la porte. L'ombre se révélait être une petite cabane, visiblement abandonnée. Nylea tourna difficilement la poignée et poussa. La porte refusa de s'ouvrir. La magicienne haussa un sourcil. Ce n'était pourtant pas verrouillé. Lasse, Nylea posa le bout de son bâton juste sous la poignée. Une fumée noire remonta le long de l'arme, lécha la porte, puis envoya une décharge dans le bois vieilli. La porte s'ouvrit brusquement et alla percuter le mur derrière, puis fut renvoyée vers sa place d'origine, qu'elle n'atteignit pas. La jeune femme arrêta le battant de sa main libre et fit un pas à l'intérieur. Ouais, bah c'était plus tout jeune...

~

Nylea était assise dans l'habitation minuscule, adossée au mur faisant face à la porte. Elle ne dormait pas. Le sommeil ne venait pas. Elle observait le panneau de bois, bâton à la main, et écoutait les bruits venant de l'extérieur. Mis à part le vent, on entendait pas grand chose. Ou alors...
Un hurlement animal, relativement près. Nylea resserra légèrement la prise sur son bâton, sans pour autant s'inquiéter, attendant de voir si la bête allait s'approcher. Après une vingtaine de minutes, plus aucun autre son lui était parvenu. L'abri était totalement plongé dans l'ombre. Oubliant les règles élémentaires de prudence -volontairement- elle décida de faire de la lumière. Son bâton produit de la fumée noire pour la seconde fois de la soirée, fumée qui se dirigea vers l'extrémitée la plus haute de son arme, avant de former plusieurs masses d'ombre dans les airs. Nylea souffla sur chacune d'elles et elle s'allumèrent d'une lumière claire, légèrement bleutée. C'est à ce moment que la pluie se mit à tomber, faiblement d'abord, puis de plus en plus fort. Et le vent se mit à souffler. Encore un autre apprenti sorcier qui faisait joujou avec les éléments, sans aucun doute.
Vu l'état de délabrement avancé de la maison, il va sans dire qu'elle était pleine de trous, et donc, le vent s'y engouffrait par de multiples orifices. Ainsi que de l'eau... Arf. Une rafale plus forte que les autres ouvrit brutalement la porte. Nylea sursauta. L'encadrement était vide. Précautionneusement, elle s'avança vers la porte et commença à la refermer, sans quitter l'extérieur des yeux. C'est à ce moment qu'elle l'aperçut. Une forme, un corps sur le sol. Elle empoigna son arme et s'aventura sous le déluge. Un homme. Blessé. Hm... Mort ? Elle le poussa légèrement de son bâton. Un grognement lui parvint. Nah, pas mort.
Nylea haussa les épaules. Boaaaah. Pourquoi pas. Sans un son, elle passa le bras de l'homme sur son épaule et le força à se relever. Bon, elle le traînait quand même, mais au moins il ne ramassait pas la boue. La maison était déjà assez pleine d'eau comme ça, pas besoin d'en rajouter. Elle le laissa tomber sans grande douceur sur le plancher de la masure, dont elle referma la porte par la suite. La pluie et le vent se calmaient déjà. Un apprenti sorcier, j'vous dit !

Enfin bref. Après avoir soigneusement fermé le panneau de bois, s'assurant qu'il ne s'ouvrirait plus, Nylea décida de s'occuper de son blessé. Elle lui enleva toutes ses armes, d'abord. De l'acier dans le corps de lui aurait pas beaucoup plu. La jeune femme découvrit un pentacle d'argent. Une inquiétude de moins ? Pas forcément. Le désarmement effectué, elle s'assit en tailleur à côté de lui, au milieu de toutes les petites sphères lumineuses, et prit une des mains du guerrier dans la sienne. La même énergie sombre qu'à l'habitude lécha son bras comme une flamme pour se déverser dans le corps du blessé, faisant cicatriser les plaies. Ne restaient plus à présent que des marques rouges. Ayant accompli sa BA quotidienne, Nylea retourna s'adosser au mur. Elle pouvait vaincre les blessures physiques, mais pas la fatigue. Il faudrait que l'homme dorme,et peut-être que lorsqu'il se réveillerait, elle serait partie..

Le visage ruisselant de pluie, Eliwood réussit à discerner la lumière s'étaler.Puis des pas se firent entendre dans l'eau, qui devenait omniprésente.Il grommela intérieurement, car cette satanée pluie le rendait étrangement froid...ou bien était-ce le fait qu'il se vidait entièrement de son sang, allez savoir...
Le clapotis de l'eau s'arrêta à quelques centimètres de son visage, puis des mains le soulevèrent, non sans une certaine robustesse.Un homme, ou bien alors une femme, qui pouvait bien le savoir?Il se faisait trainer sur le sol jusqu'au foyer de la lumière, où il fut poser, ou plutôt larguer au sol.S'il avait pu, il aurait sûrement grimacer.Puis il se sentit bien, ses blessures se refermèrent, il allait mieux.Avec un sourire sur ses lèvres, il s'endormit l'esprit tranquille.
Puis il fit un rêve des plus étranges.Il se retrouva plongé en plein cœur de la grande bataille, et luttait pour vivre.Quelque chose le handicapait, et ses adversaires reprenaient le dessus.Puis, alors qu'une lame allait le transpercer, un homme, qu'Eliwood avait déjà vu, ce pris le coup à la place...son père, qui ne put murmurer qu'une phrase, qui ressemblait plus à un râle:
-Vie...mon fils...
Il se réveilla en sursaut, et en nage.La nuit était bien la.Eliwood passa en revue ses pensées, qui n'était pas très clair.Puis il se rappela du rêve, étrange et envoutant.
Puis il inspecta la pièce.Un mobilier réduit, un lit et un petite armoire.Un plic ploc irrégulier se faisait entendre, les rares gouttes encore en vie tentant de se faire entendre.La pluie ne tombait plus.Il posa son regard à côté de lui, puis vit une jeune femme assise, le regardant.Inquiet, il posa instinctivement la main sur ses armes, qui n'étaient plus là.Il les chercha, mais le jeune femme n'avait pas l'air hostile.Il avait toujours ses bottes et son pantalon, mais sa chemise avait disparut...dans ces souvenirs, elle était en pièces, alors, à quoi bon?Il se leva, et se cogna la tête contre le toit qui était très bas.Il se massa les tempes, et reposa son attention sur la jeune femme, qui le regardait, abasourdie.Il se demandait pourquoi, et il comprit.Etre aussi frais et dispo après une lutte contre un loup-garou était plutôt une chose fatigante.Puis il se le demanda lui-même.*J'ai surement retrouvé mes forces lors de ce rêve...Étrange, j'ai pourtant cogiter dans mon sommeilLa jeune femme ne le quittait pas des yeux, il se mit donc à parler:
-Je me nomme Eliwood, et je suis ravi de vous avoir rencontré.Mais...est-ce vous qui m'avez sauvé?Si oui, combien de temps ai-je dormi?
En attendant sa réponse, il chercha sa besace, qui était tombé.Il la remis en bandouillère, et trouva ses armes dans un coin de la cabane.Il s'arma de sa dague bleue, n'ayant pas son épée sur lui, et laissa ses dagues et coutelas dans son sac.Puis, il s'adossa contre le mur, et attendit patiemment la réponse.

Les heures passaient, doucement, tranquillement. Le froid augmentait, l'humidité empirait les choses. Mais Nylea n'avait pas froid. Elle trouvait seulement agaçants tous les courants d'air qui se glissaient par différents interstices, et les petites flaques qu'il y avait un peu partout. Et l'humain, dans tout ça ? Eh bien, elle avait fait ce qu'elle pouvait pour l'instant. La lumière qu'elle créait diffusait un peu de chaleur, qui n'était en rien comparable à un bon feu. Mais voilà, faire un feu dans cet espace réduit ne lui faisait aucune envie, et produire plus de chaleur la fatiguerait. Et puis en fait, Nylea ne voyait pas vraiment pourquoi elle dépenserait encore plus d'énergie pour un parfait inconnu.
Les heures passaient, et Nylea ne sentait toujours pas le sommeil arriver. D'autres hurlements retentirent dans la nuit, mais aucun ne s'approcha de l'abri où la jeune femme s'était réfugiée. Pour passer le temps, elle s'amusait à déplacer ses petites boules lumineuses dans la maison en toutes sortes d'arabesques, les faisait exploser comme des feux d'artifice, puis se reformer.

Minuit passa. Les heures coulaient toujours quelque part dans un sablier, et Nylea les regardait passer avec indifférence. Elle finit par s'endormir, quelques heures avant l'aube, et fut réveillée par un coup de tonnerre solitaire. Ou alors une explosion. Les apprentis sorciers s'amusaient souvent à faire péter leurs chaudrons. Bref, un bruit sourd l'extirpa de son léger sommeil, et elle s'étira paresseusement. Elle était toute courbaturée. Un bref coup d'oeil à côté d'elle lui apprit que son ex-blessé avait le sommeil agité. Encore quelques minutes et il se réveilla brusquement. Nylea mit son bâton sur ses genoux et le regarda porter la main à ses armes, puis se relever si vite que sa tête percuta méchamment le plafond. Elle le regarda un peu de travers, surprise. Elle n'attendait pas son réveil avant au moins... le milieu de la journée, ou plus. La jeune femme continua à le fixer. Il allait peut-être retomber endormi... ou autre chose. Enfin. Malgré l'intensité de son regard, il ne replongea pas dans le sommeil.

« Je me nomme Eliwood, et je suis ravi de vous avoir rencontré. Mais...est-ce vous qui m'avez sauvé? Si oui, combien de temps ai-je dormi ? »

Nylea enregistra l'information et fit un simple signe de tête censé exprimer son ravissement de le rencontrer également, en plus d'un salut poli, et de la réponse à la question d'Eliwood. À sa seconde interrogation, elle décida de faire entendre sa douce voix. Deux syllabes furent prononcées, deux mots étrangement ordinaires et pourtant chantants lorsqu'ils sortaient de sa bouche.

« La nuit. »

Un faible rai de lumière filtrant par un orifice dans le toit détourna son attention. Le soleil montrait timidement ses premiers rayons. L'heure de partir, bientôt. La lumière et la chaleur chasseraient les créatures nocturnes, les mauvais esprits et les Ténèbres. Nylea se hissa sur ses pieds, s'épousseta distraitement les fesses et éteignit les sphères lumineuses qui voletaient toujours dans la pièce.

« C'est l'heure de repartir. Le Soleil est là. »

Nylea ouvrit la porte dans un grincement et descendit les deux ou trois marches qui permettaient d'accéder à l'entrée de la maison. Ses pieds touchèrent l'herbe détrempée avec un faible clapotis, traçant de petites lignes humides sur le dessus de ses bottes foncées. Nylea inspira l'air frais du matin, savourant la fraîcheur du vent sur sa peau. La magicienne attendit devant la porte sans rien dire, le regard fixé sur l'horizon, comme pour attendre Eliwood.

Eliwood suivi la femme qui l'avait sauvé et marcha à ses côtés.La pluie avait du continuer un peu après qu'il se soit évanoui, car le sol était très humide.Ses bottes se rafraichirent, et un frisson parcouru le dos du mercenaire.
Sur la poitrine de la jeune femme, il vit son pentacle argent dépassé.Il sourit, une chose de moins.
La journée n'était pas franchement belle.Des nuages noirs au loin arrivaient, poussés par un vent froid du Nord.De plus, la température était fraiche, et l'air très frais, très pur.Eliwood respira un grand coup, savourant cette fraicheur, différente de l'air chaud et désagréable que lui et la jeune femme avait consommé durant la nuit.

-Il ne va pas faire beau, aujourd'hui., dit-il.

Il sourit.Ces futilités, il n'en parlait pas souvent.Mais, il parlait pour la première fois à cette femme, il voulait donc parler de banalité.
Alors qu'ils commencèrent à marcher, il reprit:

-Je vous remercie de votre aide...mais comment-vous appelez vous?

Ils continuèrent un peu, et se retrouvèrent à un croisement?D'un cùoté, la Capitale.De l'autre, une ville du nord.Eliwood tourna la tête vers la jeune femme et lui demanda:

-Quel chemin suivez vous?

L'astre de Vie faisait peu à peu son chemin dans le firmament, baignant la plaine détrempée sa lumière. La chaleur tardait à venir et l'air restait frais, sans toutefois indisposer Nylea de quelque façon que ce fut. Elle ne savait pas vraiment si Eliwood était aussi à l'aise qu'elle par cette température, mais de toute façon elle n'aurait pas pu faire grand chose pour lui. La voix de son compagnon de route perça le silence qui s'était installé. Cette constatation, Nylea l'avait déjà faite. Cependant, l'intervention ne l'énerva pas, bien au contraire. Même si habituellement les commentaires et le babillage inutile me lui plaisaient pas. Eliwood ne cherchait pas simplement à meubler le silence par tous les moyens, ou à l'attirer sur un sujet quelconque.
C'était une simple remarque, qui ne nécessitait pas forcément de réponse. Malgré tout Nylea fit entendre sa voix pour la troisième fois.

« Non, pas tellement. »

Était-ce vraiment la peine d'ouvrir la bouche pour dire si peu ? L'idée n'effleura même pas la magicienne. Elle se retourna vers lui, et voyant son sourire, délaissa l'expression sérieuse qui prenait souvent possession de ses traits pour un air plus chaleureux.

« Ce n'est rien. Mon nom est Nylea. »

Elle le mena ensuite sur la piste qui courait au milieu des herbes folles, sans savoir vraiment pourquoi elle l'avait attendu et pourquoi il la suivait, et sans réellement se poser la question. Plus ils avançaient, plus le vent soufflait, comme pour les empêcher de poursuivre leur chemin. Des nuages cotonneux mais d'un noir d'encre engloutirent le soleil, porteurs d'un orage qui pouvait éclater à tout moment. L'électricité dans l'air en était presque palpable. Nullement inquiétés par ces caprices du Ciel, les deux porteurs du Pentacle d'argent ne ralentirent pas le pas et ne dévièrent pas de la route. Ils poursuivirent jusqu'à un croisement. Droite, ou gauche ? La Capitale, ou un coin plus tranquille ? Elle observa l'horizon de chaque côté d'un air songeur.

« Je crois que je vais aller vers la Capitale... Oui, ça me semble une bonne idée. »

Sans s'attarder, Nylea reprit la marche dans la voie de gauche, vers le faible rayonnement qui émanait des pierres précieuses qui en composaient les murs. Lorsque le temps était pluvieux, comme en ce jour, la ville semblait simplement blanche et faiblement lumineuse. Mais lorsque le soleil la frappait de ses rayons, tout semblait s'embraser, et la cité scintillait de mille feux. C'était une vraie merveille pour les yeux, qui ne cessait d'émerveiller des générations et des générations d'habitants et de voyageurs. On ne se lassait jamais d'admirer ses murs flamboyants, sans jamais être ébloui par une trop forte lumière. Ce lieu était magique... Et Nylea s'y rendait dorénavant.

Eliwood haussa les épaules...à près tout, pourquoi pas la Capitale?Cela faisait un moment qu'il devait y aller, pour revoir certaines personnes...Il rattrapa Nylea, qui prenait de la distance.La cité se faisait voir au loin, haute et majestueuse.Les tours des négociateurs entouraient le palais de la Reine Maïwen, dans une harmonie presque anormale.L'œuvre de magiciens très expérimentés, sans aucun doute.Mais, même en sachant que la création n'était pas humaine, Eliwood ne se lassait pas de l'admirer, de la regarder sous différent forme.
Le temps passa de mauvais à ignoble.Le vent fouettait le mercenaire, faisant voler le reste de sa tenue qu'il avait mit en ceinture, et le rabattant vivement contre son flanc, dans un claquement sec.Puis le vent laissa la place à la pluie fine, qui tomba longuement.

-Espérons que la foudre ne tombe pas.dit-il d'une voix douce.La cité n'est pas à côté.

De la où ils étaient, Eliwood mesura quatre heures de marches environ.Facile.
La route de terre se transforma en route de pierre, puis, quand les deux Indifférents atteignirent la grande route, devint une route pavée.D'habitude pleine de monde, la route était vide, à cause du temps.Le mercenaire murmura un:

-Chance.Nous passerons sans difficulté.

Un frisson parcourut le dos d'Eliwood.La pluie tombait sur son torse nu, et il commençait à avoir froid.Mais il s'en fichait, car le froid n'était pas une expérience nouvelle.la chaire de poule un court instant, et continua sa route, sans dire un mot de plus.
Ils marchèrent ainsi silencieusement pendant plus d'une heure.Les seuls paroles qu'ils échangèrent fut lors du passage de la frontière, ou les gardes étonnés de trouver du monde sous ce temps les interrogèrent.
Après ce court laps de temps de bouleversement, la routine reprit le dessus.Et les deux Indifférents reprirent la route à une allure plutôt rapide, mais qui semblait lente pour Eliwood.Lui aurait plutôt couru, mais il était bien avec Nylea, et il était très détendu.Ne se posant plus de question, le jeune homme poursuivit la route sereinement.
La pluie redoubla d'intensité, et se transforma en orage.Violent, mais éloigné.Présent le pas, les deux porteurs d'Argent n'étaient plus qu'à une grosse heure de la Capitale.
Désirant briser ce silence trop long, Eliwood finit par lancer une phrase, sans grand intérêt, mais qui pourrait faire passer plus vite la fin de la route:

-Et, que vas-tu faire à la Capitale, Nylea, sans vouloir être indiscret.Shopping?Les plus grands artisans sont à la Capitale.Ou bien, lecture, à la grande Bibliothèque Royale?Où bien vas-tu voir quelqu'un en particulier?

Un léger mouvement de tête vers l'arrière apprit à Nylea qu'Eliwood la suivait toujours. Il accéléra le pas pour se mettre à sa hauteur, et les deux voyageurs poursuivirent leur route sous un vent glacial, qui soufflait par rafales. Le Ciel, déjà couvert, sembla s'alourdir encore plus, et la pluie commença à se déverser sur les pauvres mercenaires. Quel temps pourri pour marcher... et dire que la cité était encore loin ! La frontière n'était même pas passée, encore, et la météo déjà mauvaise pouvait empirer à tout moment.

« Espérons que la foudre ne tombe pas. La cité n'est pas à côté. »

Nylea hocha la tête en signe d'assentiment et mit une main en visière pour regarder les nuages noirs qui se profilaient à l'horizon. Ils semblaient les menacer d'éclater à toute les secondes, sur le point d'exploser et de décharger toute leur furie sur les pauvres mortels qui n'avaient nulle part où se cacher. Plus ils avançaient, plus les signes de la civilisation se multipliaient. La route de terre céda la place aux pavés, et s'élargit considérablement. Ils avaient rejoint la route principale. La seule différence notable, vraiment, fut l'absence de boue. Les jeunes gens continuèrent leur périple pendant une autre heure, puis deux, jusqu'à n'avoir encore que le quart de la route à faire.
Le temps se dégrada rapidement. Le Ciel déchaîna sa fureur dans les montagnes non loin, leur faisant parvenir l'écho des roulements de tonnerre. Ils devraient se dépêcher, sans quoi l'orage les rattraperait. La pluie avait déjà doublé d'intensité, et le vent glacé avait visiblement dans l'idée de leur arracher tous leurs vêtements. Nylea accéléra le pas.

« Je ne sais pas. Ça me semblait une bonne destination, sur le coup. Mais je commence à être à sec, côté argent. »

Comment se loger, alors ? Question intéressante... Enfin, elle brûlerait ce pont lorsqu'elle y arriverait, pas besoin de s'énerver le poil des jambes (qu'elle n'avait pas) avec ça. Nylea examina de nouveau le firmament, puis fronça légèrement les sourcils. Hmph.

« Et si on courait un peu ? On pourrait peut-être devancer l'orage, et ça te réchaufferait un peu. Je te vois frissonner depuis tout à l'heure... »

Nylea s'assura que son bâton et son sac ne la gêneraient pas, et accéléra l'allure, à une course assez rapide, mais qu'elle pourrait tenir. En fin de compte, le trajet leur prit la moitié moins de temps, et ils purent presque se rendre aux portes avant que l'orage ne frappe la plaine. Plus que détrempés, Eliwood et Nylea franchirent les immenses battants, et se dirigèrent vers le quartier des mercenaires, pour l'heure, avant de voir ce qu'ils feraient par la suite.

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