La pendaison.

Lydie grimaça en s'asseyant à coté d'Apache, en profitant pour se masser les jambes qui seraient, à coup sûr, couvertes de bleues d'ici demain. Elle regarda du coin de l'œil les nobles discuter calmement de leur sort. Soupir. Savoir que le résultat de son combat était entre leurs mains ne la réjouissait guère.

- Je sais pas pourquoi, mais je sens que l'on va devoir finir le combat jusqu'à ce que l'une d'entre nous perde.

Et elle avait raison. L'un des nobles s'avança, ce qui fit taire les murmures du public, impatient de savoir le dénouement. Il déclara alors que Lydie et Apache termineront le combat par n'importe quel moyen. Tous les coups étaient permis. La seule restriction : pas de magie. Cela rendrait le combat moins intéressant. Lydie n'aimait pas son petit sourire. A croire que voir deux femmes se battent à mains nues était un véritable spectacle.

- Bon ! C'est reparti !

Elles étaient à nouveau face à face, Lydie avait mal aux jambes, mais sa défense n'en serait que plus puissante à ce niveau. Pas question d'être touchée encore à cet endroit. Elle était de profil, mais son buste était face à Apache. Mais elle sentait son corps fatiguer … elle ne tiendrait surement pas longtemps. Elle avait beau être agile et rapide, elle n'était pas un as en combat. Elle était pratiquement sûre de perdre, mais elle ne comptait pas baisser les bras, décidée à se battre jusqu'au bout.

[Je te laisse remporter la victoire =p]

[HJ : Merci fallait pas!]

Apache était épuisée. Mais elle n'allait pas lâcher prise comme ça. Tous les coups étaient permis? Les règles étaient assez étrange. La jeune fille remarqua que Lydie n'avait pas d'armes. Elle sourit et marcha tranquillement vers son côté de ring. Puis, quand elle fit face à la demi vampire, son sourire était toujours présent.

- Je vais pas utiliser mon épée, le combat serait déloyal et j'ai pas envie de te trancher quoi que ce soit. Bon prête?

Apache n'attendit pas. Au signal, elle plongea sur son adversaire et frappa en direction des jambes. Comme elle l'avait prévu, Lydie esquiva encore facilement. Mais elle semblait moins rapide qu'avant, et moins fraiche. La jeune fille décocha une droite phénoménale à son adversaire qui se reçu une bordure du ring dans le dos. Mais Elle et son démon n'en n'avaient pas fini. Ils se rapprochèrent rapidement de Lydie, ne lui laissant pas le temps de se relever. Puis Apache tomba à genoux, épuisée. Ces dernières attaques avaient elles réussi au point de mettre la demi vampire hors de combat? Elle n'en savait rien. Et tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle était au bout du rouleau. La jeune fille stoppa la fusion avec son démon et s'allongea sur le dos, haletante. Les attaques avaient été rapide et précises, mais c'est tout ce dont elle était capable.

- J'en peux plus!

Les juges attendirent encore un instant pour voir si Lydie était encore consciente derrière le nuage de poussière qui s'était formé juste après le choc. Apache, elle aussi regardait la poussière disparaître. Jusqu'à ce que la demi-vampire soit visible.

Dire qu'elle était morte serait exagéré. A moitié dirons-nous. Son dos avait rencontré brutalement la barrière, lui coupant le souffle littéralement, avant que son corps ne s'affaisse et ne retombe dans la poussière. Il y eut un long moment de silence, puis un tonnerre d'applaudissement pour le vainqueur, Apache en l'occurrence. Lydie eut un sourire, contente pour elle.

- Le vainqueur de ce tournois est donc Aaaaaaaaaapache, l'inconnue !

Lydie voulut se relever, mais impossible. Tout son corps souffrait atrocement. Elle n'y était pas allée de main morte. Son visage se crispa alors qu'elle portait une main à ses côtes. D'ici demain elle n'aurait presque plus rien … mais qu'est-ce qu'elle avait mal pour l'instant.

- Bordel de …

Et s'en suivi une tirade remplie de noms d'oiseau, tous aussi jolis les uns que les autres. La douleur se lisait clairement sur son visage. Un mec vint se mettre au-dessus d'elle pour vérifier son état.

- Ouais c'est bon. Je sais, j'ai perdu.

Le public applaudissait à tout rompre ; ca hurlait, ca criait, ca sautait de joie. Mais cela dégénéra bien vite en bagarre. Les paries entrainent bien souvent des disputes. Il faut, tout comme dans un combat, un gagnant et un perdant. Et les perdants … sont pas contents de perdre. Voilà. Lydie se releva difficilement et se dirigea vers Apache en boitillant.

- Que dirais-tu de prendre un repos bien mérité ?

Retourner à la maison. Boire un coup. Manger. Et dormir ! Voilà ce dont elle rêvait à ce moment là.

Lydie eut un petit rire en la voyant se masser la mâchoire, mais elle n'était pas en meilleur état. Demain … enfin, aujourd'hui plutôt (et oui, il était minuit passé), quand le soir sera venu, ses plaies auront disparu pour la plus part. Elle se sentirait juste courbaturée … c'est le prix à payer après un beau combat.

- Moi je savais que tu allais gagner... enfin, j'espérais toujours une victoire, mais bon. Je ne me base que sur ma rapidité et mon agilité, je manque cruellement de technique.

Puis, elle eut un petit sourire en coin, ses yeux pétillèrent de malice alors qu'elle ouvrait le pan de sa cape, montrant quelques bourses accrochées à sa ceinture.

- Et je n'ai rien perdu !

Elle éclata de rire et son cou émit alors un craquement sec qui lui ravala l'envie de rire. Lydie ne dit plus rien, et c'est blanche comme un linge qu'elle s'assit sur le canapé, passant une main sur sa nuque, comme pour la masser. Elle regarda alors l'antre de la cheminée, vide de buche, vide de flamme. La demie-vampire sursauta et se tourna alors vers Apache.

- Au fait ! Est-ce que tu veux que je fasse un feu ? Les nuits sont fraiches, mais je ne ressens pas le froid !

Lydie ne ressentait ni le chaud, ni le froid, elle se sentait bien qu'importe le temps, mais sa peau demeurait gelée comme un glaçon. Mais alors qu'elle regardait la jeune fille, une question lui vint en tête, une question qui ravala un peu sa bonne humeur. En même temps, elle est un peu lunatique donc …

- Dis-moi … que comptes-tu faire après ?

Mine de rien, Apache était la seule fille à qui elle parlait librement, sans gêne ni rien. On pouvait ainsi dire que c'était sa première amie, alors vous imaginez qu'elle ne sera pas folle de joie en la voyant partir. D'un coté, elle avait peur de sortir de la ville, elle n'était jamais allée au-delà … jamais !

Lydie avait lu la lettre par dessus l'épaule d'Apache et fronça les sourcils. Et bien, ils ne perdaient pas leur temps. Un sourire ironique étira ses lèvres.

- Admirateur secret, susurra-t-elle à son oreille avant de perdit dans un éclat de rire, qui s'interrompit aussitôt par une grimace.

C'est avez la grâce d'un éléphant qu'elle s'affala dans le canapé et s'y étendit, prête à faire sa nuit. Doucement, elle commença à se rouler en boule, se mettant dans une position fœtale, et elle ferma les yeux en marmonnant un vague « n'nuit » avant de sombrer dans les bras de Morphée. La nuit se passa sans encombre et le lendemain matin, Lydie eut beaucoup de mal à se réveiller, déjà qu'elle n'était pas du matin … imaginez le désastre. Ses cheveux étaient tout emmêles, on aurait dit une sorcière, les yeux à moitié ouvert, ou à moitié clos, ça marche aussi, trainant des pieds jusqu'à la cuisine pour préparer le petit déjeuné.

Perdue dans ses pensées, elle tournait sa cuillère dans son café, le regard dans le vide, la tête dans la main. Elle avait l'air bien comme ça ! A vrai dire, elle repensait à ce fameux fan, elle essayait de savoir de qui il s'agissait. D'après le mot, il disait habiter près de chez Ulak, une auberge plutôt bien côté et surtout un concurrent redoutable. L'auberge d'Ulak et l'auberge de Paul, la où elle travaillait, était en éternel conflit, se battant la place du meilleur aubergiste. Désespérant. Et malgré tout ses efforts, elle n'arrivait pas à mettre un visage sur ce fan.

- Bordel !

C'était son mot favori en ce moment. Et en plus, apache repartirait bientôt … Désespoir, quand tu nous tiens. Et pourquoi elle ne ferait pas pareil ? Pourquoi ne partirait-elle pas de cette ville ? C'était une option, mais d'un coté, elle avait peur de ce qu'elle allait trouver à l'extérieur … Raison de plus ! Elle continua à tourner sa cuillère dans son café qui commençait à refroidir, mine de rien.

Pour être réveillée, elle était réveillée. Lydie avait failli s'étouffer quand Apache l'obligea à boire son café, mais sa vengeance survint quelques instants plus tard lorsque son amie s'étouffa avec une bouchée de pain. Lydie ne put retenir un ricanement tout en marmonnant un « c'est de bonne guerre ». Puis, vint le fameux moment tant attendu : la quête du mystérieux fan. En tout cas, la réaction d'Apache la surpris grandement, elle pleurait littéralement devant cette femme qui semblait la connaître. Le regard de Lydie voyagea alors entre les deux femmes, ne sachant pas quoi penser. Elle avait l'air bien … et la mystérieuse femme ne se fit pas prier pour lui faire remarquée. La demie-vampire fit la moue quelques instants avant de suivre Apache dans la maisonnée tout en la pinçant pour lui prouver que ce n'était pas un rêve. Les paroles de la jeunes femmes lui revinrent en tête, c'était bien une boulangère … et elle semblait bien la connaître puisqu'elle se cacher dans ses cuisines.

- C'est vous qui avait appris à Apache à faire du pain ?

Elle avait posé si subitement cette question … Lydie sentit ses joues prendre un peu de couleur et le pire c'est que sur son teint blafard, ça se voyait fort. La jeune fille se mit à danser d'un pied à l'autre, mal à l'aise, regardant ailleurs. Puis, elle sentit cette bonne odeur, qu'elle avait sentit hier dans sa cuisine : l'odeur du pain chaud.

- Comme quoi, j'ai bien fait de t'héberger ! Je pourrais peut être avoir des réductions sur les petits pains.

Elle fit alors une moue plutôt comique, le regard levé en direction de la boulangère, presque suppliant, mais on pouvait clairement voir une étincelle de malice briller au fond de ses yeux vairons. Puis, elle redevint un peu plus sérieuse.

- En tout cas, si vous voulez savoir quoique ce soit sur la ville, faite moi signe. Je serais ravie d'aider un « admirateur » d'Apache.

Elle donna un gentil coup de coude dans les côtes de son amie tout en lui adressant un clin. L'odeur du pain vint à nouveau lui saisir les sens et cette fois-ci, ce n'est pas par la voix qu'elle s'exprima … un petit grognement sortit de son ventre. Elle n'avait bu qu'un café ce matin et sentir toutes ces bonnes choses : un véritable supplice, surtout qu'elle n'avait pas l'habitude de manger des bonnes choses, sa maigreur le prouvait. Elle fit un sourire d'excuse à la boulangère.